10 déc. 2014

Semaine 08 - 8 décembre 2014

Je suis maintenant un(e) vétéran(e ?) pour tout ce qui concerne l'adaptation à la vie quotidienne avec un seul bras valide (s'habiller, se laver, se coiffer, manger, dormir, etc.). Cette semaine je me focalise sur deux points qui me préoccupent : la douleur et les cicatrices post-opératoires. Je mets aussi toute mon application à la rééducation.

La douleur

J'en suis à la deuxième semaine hors de l'attelle et contre toute attente, la douleur est majeure et vraiment obsédante.

On a vite le sentiment d'une perte totale de contrôle en cas de douleur. D'abord, on voudrait savoir :
  • Qu'est-ce qui fait mal ? Les os, les muscles, les tendons, les cartilages ? Sans doute un peu tout à la fois. Mais mon cerveau sait par exemple différencier une douleur digestive d'une douleur articulaire. Or dans le cas du bras et de la région de l'épaule, la douleur semble multiple et être partout.
  • Est-ce normal ? Ça va-t-il durer ? Je pourrai m'en accommoder si j'avais une idée du temps qu'il faut, en moyenne, pour que la douleur cède.
  • N'y-a-t-il pas d'autres choses à faire pour combattre la douleur (outre la prise d'antalgiques) ?
Ignorance is bliss
I'm no Calvin !
Les professionnels répondent que chaque cas est particulier et qu'il est difficile de donner des indications (je le comprends, mais il existe forcément des études sur le sujet). On est encouragé à ne pas y penser et à rester positif. Mais l'ignorance et la passivité (même positives) ont un effet discutable sur mes douleurs. 

Je me tourne une fois de plus vers Shoulderdoc qui reste tout en haut de ma liste des sites indispensables pour comprendre ma fracture et ses suites. On y parle de la douleur à de nombreux endroits du site, notamment ici. Je décide de glacer mon épaule pendant quinze minutes plusieurs fois dans la journée (attention : il faut penser à ne pas poser le pack de glace directement sur la peau pour ne pas la brûler). Il me semble que ça apporte un certain soulagement. J'utilise un cold/hot pack trouvé en pharmacie, mais beaucoup de sites préconisent les petits pois surgelés (en sachet !). Le cran au-dessus, c'est la cryothérapie au moyen d'attelles spéciales (pour des cas spéciaux, je suppose).

Toujours  inspirée par Shoulderdoc, je tiens mon Pain Diary (je ne me résous pas à le dire en français : toutes les traductions sont trop déprimantes : Journal de douleur, Carnet de consigne de douleur...). Il existe une App pour l'iPhone (mais pas pour Android), mais on peut aussi utiliser le pdf fourni par Shoulderdoc. Pour ce qui me concerne, je tiens ce journal sur une feuille de calcul Google. Bien sûr, ce journal est idéalement destiné au dialogue patient/soignants. Mais même si je suis la seule à m'en servir, ça me donne du recul et, sur la durée, sans doute de l'optimisme.

Les cicatrices post-opératoires

J'ai une longue cicatrice sur le haut de l'épaule (environ 20 cm) et deux autres, plus petites sur le côté du bras (l'une de 3 cm et l'autre de 5 cm). Elles me semblent avoir un aspect satisfaisant (merci au chirurgien) et je suppose qu'avec des soins appropriés, je peux espérer qu'elles se fassent discrètes avec le temps.

Là encore, je trouve des réponses sur le site de Shoulderdoc. Il semble qu'il y ait un consensus chez les professionnels sur les bienfaits du gel topique de silicone pour la cicatrisation de la peau, même si la façon dont il agit est encore sujette à débat (ce pourrait être l'hydratation, plutôt qu'une propriété particulière de la silicone elle-même, qui améliore la cicatrisation).

Ma pharmacienne m'oriente sur le gel Kelo-cote :



















Plus d'informations sur le site de Kelo-cote.

Ce gel existe en petit tube et en spray. Il est assez cher (33 € pour le tout petit tube), mais on en met vraiment très peu (la valeur d'un grain de riz). On peut l'utiliser dès que la cicatrice est refermée et après le retrait des sutures. Pour ce qui me concerne, je commence donc huit semaines après l'opération et quatre jours après le retrait des agrafes. L'idée, c'est de l'utiliser sur la durée (plusieurs mois). Il faut veiller à surtout de pas en mettre trop (la valeur d'un grain de riz), sinon il ne sèche pas et il faut retirer l'excédent. Je le trouve très facile d'emploi et ma confiance dans le produit ajoutera sans doute un effet placebo bienvenu !

La rééducation

J'écris ce post le mercredi soir de cette huitième semaine et je sors à l'instant de ma quatrième séance (sur 30 prescrites). La fréquence sera vraisemblablement de trois séances par semaines, si possible. Le kinésithérapeute masse le bras et notamment le haut de l'épaule, y compris la cicatrice avec un appareil qui me semble décoller les tissus. Puis suivent les mouvements passifs : je suis allongée sur le dos et il mobilise mon bras dans différentes directions. Difficile de rester décontractée et de laisser le mouvement se faire. Mais j'ai confiance et je fais de mon mieux.

Le pendulairePar ailleurs, comme indiqué par mon kiné, je fais au moins quatre séries de pendulaires dans la journée, chez moi. Il m'a aussi donné un tube en carton (ces tubes qui servent à envoyer des affiches par la poste). Je le tiens devant moi, avec les deux bras tendus vers le bas et les abdominaux bien serrés et en étant bien centrée et je lève le tube (enfin, j'essaie).

Pendulaire : les cerclesJe relis aussi ces bons conseils du Centre Orthopédique de Provence à leurs patients pour la rééducation de l'épaule.

Ces deux premières semaines sans attelle m'ont bizarrement épuisée : j'ai très peu fait de vélo d'appartement et même de Pilates. Il faut se reprendre !


Voir les conseils de epainassist (au bas de la page).

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