Difficile la première semaine d’avoir une activité qui s’approche de la normale. Je suis absorbée par la gestion de la douleur et les mille et un petits problèmes posés par les gestes quotidiens (la liste est longue de tout ce qu'on ne peut plus faire, sinon au prix de gros efforts).
Mon premier réflexe est de me renseigner d’abord sur les fractures de l’humérus et ensuite sur
l’ostéoporose (j'en parlerai dans un autre billet)). Les blogueurs (tous anglophones, plus un français), m'ont aidée à ne pas céder au pessimisme. L’intérêt de ces blogs, c’est qu’ils s’inscrivent dans la durée : on suit l’aventure depuis l’accident jusqu’à quelques années plus tard pour certains. C’est rassérénant de voir que leurs auteurs ont souvent complètement récupéré.
Je comprends que l'épaule est une articulation complexe (la plus mobile du corps ?). De nombreuses vidéos en expliquent le fonctionnement.
Celle-ci me semble dire l'essentiel en moins de deux minutes. Mais pour en savoir davantage, rien de tel que
les vidéos 3D de Lyon 1, comme par exemple celle-ci :
La douleur
Le chirurgien m’a prescrit des comprimés de
Lamaline (paracétamol, opium, caféine). J’ai retenu d’une récente opération du pied qu’il ne faut pas laisser la douleur s’installer et je prends scrupuleusement les comprimés. Je ne constate pas d’effets secondaires gênants. En revanche, il me faut prendre pendant dix jours du
Celebrex, un anti-inflammatoire que je redoute pour ses possibles effets sur l’estomac. Mais le
Mopral qu’on m’a prescrit également pendant dix jours a globalement bien fonctionné.
Il faut aussi gérer les petits bobos et l’inconfort. L’orthopédiste avait laissé dépasser de l’attelle le bout de trois doigts de ma main droite, mais dès la première nuit la main a glissé dans le manchon de l’attelle et le bras était tellement gonflé, et l’épaule si douloureuse, qu’il a fallu bien des efforts pour arriver à la sortir à nouveau, avec l’aide de mon mari. J’avais aussi une ampoule à la main, provoquée par le bandage, vraiment gênante et totalement hors d’atteinte. Je finirai par arriver à la recouvrir d’un pansement spécial ampoules qui me soulage bien. Il faut aussi gérer les démangeaisons sous l’attelle
(activité peu ladylike !).
Dormir
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Le sommeil : allégorie ! |
C’est un vrai problème et ça le restera encore pendant les semaines suivantes. Il faut se résigner à dormir assis. C’est très inconfortable et si on a des problèmes d’arthrose dans les cervicales, ça semble les agraver. Je vois sur tous les blogs anglo-saxons que les gens dorment dans des
recliners, mais je n’ai pas ça chez moi et je n’en trouve pas en location. J’ai donc recours à des empilements savants d’oreillers. Le résultat n’est pas vraiment satisfaisant.
L'hygiène personnelle
Dentaire
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Très astucieux. |
Un impératif si on ne l’utilise pas déjà : passer à la brosse à dents électrique. Par ailleurs, pas question bien sûr d'utiliser le fil dentaire avec la seule main gauche : ma pharmacienne me trouve un petit outil absolument parfait :
la Papilli Fork. On peut tendre sur ce petit support son fil dentaire préféré. J'ai aussi acheté sur Amazon les dental flossers jetables
Plackers Gentle Fine, suggérés par
une compagne d'infortune. Je confirme qu'ils sont très pratiques aussi.
Corporelle
Impossible donc de doucher le haut du corps. La solution, c'est de recourir aux lingettes. Difficile au début d'arriver à passer sous le bras, même précautionneusement, à cause de la douleur encore très aiguē. Mais ça finira par devenir plus aisé. Une impossibilité toutefois : laver le bras valide. Il faut se résoudre à demander de l'aide.
Pour le bas du corps, on arrive à se doucher, même avec un bras gauche. Mais si on a une baignoire, il faut être extrêmement prudent : les deux premiers jours, un peu par désespoir, je m'y suis risquée, mais j'ai ensuite perdu confiance et je me suis résignée au lavage au lavabo. J’ai envisagé l’achat d’une sorte de banc qu’on pose sur sa baignoire pour pouvoir prendre des douches avec moins de risques, mais après investigation, j’y ai renoncé : ces équipements sont chers et vraiment moches.
Les cheveux
Se laver les cheveux seule au lavabo avec seulement un bras gauche est un réel challenge. Mais on y arrive. On finit pas inventer des astuces : mettre le shampoing dans une coupelle avant de commencer, c’est plus facile que de presser le tube au moment où on en a besoin. Pour le séchage, je suspends le séchoir par un crochet à un bouton de porte d’une armoire de salle de bain en hauteur. Une alternative serait d’investir dans
un support.
S’habiller
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Rester élégant ! |
Tout le haut du corps est prisonnier (sauf le bras gauche). Impossible d’enfiler un t-shirt ou une chemise. Je me résous à mettre un t-shirt d’homme que je passe par-dessus mon bras cassé. Ce n’est pas très pratique parce que du coup les doigts de la main droite ne sont plus accessibles alors qu’ils aident dans bien des activités. Je sacrifie un t-shirt en découpant un passage pour l'extrémité libre de ma main. J'essaie aussi la chemise d’homme que je boutonne un peu en haut, ce qui a l’avantage de permettre d’accès à la main droite. Dans les deux cas, le résultat esthétique est discutable.
L’alimentation
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Il a tout bon ! |
Je me documente sur ce qui favorise la cicatrisation des os : ça n'est pas simple de s'y retrouver quand on est béotien sur le sujet (je suis végétarienne pour des raisons éthiques mais je ne suis pas particulièrement calée en diététique). A ce stade de mes investigations, je retiens qu’il vaut mieux adopter une alimentation alcalinisante et éviter tout ce qui est acidifiant. Je supprime totalement le verre de vin rouge du dîner et les 4 Nespresso quotidiens et je force sur les crucifères (brocolis, etc.) et les légumineuses. Je reviendrai sur le sujet de l'alimentation dans un prochain post.
Je découvre par ailleurs qu'il est conseillé pour garder un bon squelette de s'exposer au soleil un quart d'heure par jour, la peau à nu, bien sûr et sans écran solaire. Je profite de chaque rayon de soleil pour transformer mon salon en solarium.