27 nov. 2014

Semaine 06 - 24 novembre 2014

Vache landaise
Zut, j'ai oublié mon cerveau à la maison !
Encore une semaine à tenir avant le rendez-vous avec le chirurgien, le 2 décembre. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre : va-t-il me faire hurler en bougeant mon bras pour mesurer mon amplitude de mouvements (j‘ai lu des horror stories là-dessus) ? Devrais-je garder l’attelle de façon plus occasionnelle (pour sortir, pour dormir…) ? Je prépare une liste de questions que j’espère arriver à poser. Ça n’est pas gagné si je me réfère à mon opération du pied : j’avais eu tout le temps de peaufiner mes questions pendant les longues heures d’attente à l’hôpital le jour du rendez-vous avec le chirurgien, mais au moment où on m’a “processed” dans le cabinet du médecin, je suis passée en mode vache landaise, totalement hébétée, et je me suis retrouvée dans le couloir avant d’avoir pu dire Ouf ! ni bien sûr de poser la moindre question intelligente. Grâce à Dieu et à Sir Tim, il y a maintenant internet et tout n’est pas perdu ! Je suis aujourd’hui raisonnablement informée sur mon opération du pied.

Mes questions au chirurgien

Mon cas


  • Je comprends que ma fracture est dite avec déplacement. Où est-ce déplacé et de combien de centimètres, exactement ?
  • Garderai-je le hardware à vie ou est-il préférable de le retirer ?
  • Compte tenu de mon profil, avez-vous un pronostic sur mon taux de récupération ?
  • Tous mes os sont-ils comme du sucre mouillé ? 
  • Ai-je de l'arthrose à l'épaule ?
  • Avez-vous des conseils pour les cicatrices de la peau ?

La rééducation


  • Quelles sont les étapes : rééducation passive, puis active ?
  • Quels professionnels : un centre spécialisé ou un kiné de mon choix, ou que vous me recommandez ?
  • Quels exercices ? Avez-vous des flyers / des vidéos pour que je les fasse aussi chez moi ?
  • Quelle durée, quelle fréquence et quels accessoires préconisez-vous pour les séances ?
  • Que pensez-vous des massages ? De la balnéotherapie ?
  • Est-il pertinent de mettre du chaud et de prendre des antalgiques avant les séances et de mettre du froid après ?
  • Recommandez-vous d’acheter certains accessoires pour se rééduquer chez soi ?
  • Quel est l’objectif d’amplitude de mouvement visé ? Personnellement, je vise 100 % ; est-ce raisonnable ?

Le suivi 


  • Quelle est la durée et la fréquence du suivi par vous-même ?
  • Préconisez-vous un suivi par un autre professionnel ?

Et aussi


  • Y-a-t-il de la littérature, des vidéos, des publications ou autres que vous me recommandez ?
  • Quelles sont les séquelles possibles après ce type de blessure (frozen shoulder, etc.) ? Quel est le pourcentage de risques ?
  • Combien d’opérations comme celle-ci pratiquez-vous  par an ? Quel est votre taux de succès ? Quel taux de complications ?
  • Pouvez-vous me mettre en contact avec des anciens patients ?
A ce stade, soit il m'a jetée dehors, soit nous sommes en train de prendre le thé...

Je comprends bien que le temps des soignants n'est pas extensible. Mais il serait facile aux professionnels d'orienter leurs patients vers des FAQs, des communautés, des playlists, etc. L'idée commence à faire son chemin chez nos médecins, comme le prouve le site de ce chirurgien.

Il me reste une chose à faire avant cette consultation : prendre un rendez-vous pour un contrôle radio à faire la veille de la visite chez le chirurgien. Ce qui m'amène à me poser encore une question : le radiologue va-t-il s'aventurer à me dire ce qu'il pense de ma cicatrisation ?

Breaking News (again!)

Laurent Deutsch
Mais qu'est-ce qui se passe avec les célébrités ? J'apprends que Lorànt Deutsch vient d'être victime d'un accident de scooter. Il s'en sort avec de multiples fractures : clavicule, côtes, main droite, plus un pneumothorax. Je relativise ma misère !


Semaine 05 - 17 novembre 2014

La douleur

Les bandes KT Tapes
Evidemment, c'est moins glamour sur moi...
Depuis la semaine dernière, outre la douleur à l'épaule blessée, j’ai une gêne assez forte au bas de l’omoplate droite. Je suppose qu’elle est provoquée par des micro-mouvements involontaires. La kiné pourra peut-être traiter la zone aux ultrasons. Finalement, elle me place des KT Tapes sur l’épaule gauche. Si j'ai tout compris, ces bandes qui existent dans toutes sortes de couleurs qui claquent, sont destinées à soutenir le muscle et l'articulation sans entraver le mouvement. Les stars du sport en sont folles et on voit maintenant ces bandes bizarres dans toutes les manifestations sportives. Mais pour le glamour, en ce qui me concerne, c'est un peu raté : mes bandes sont beige orthopédique et n'ajoutent rien à mon sex-appeal !

Lire / écrire

l'Application Kindlr
Essayer de tenir un livre avec un seul bras (gauche) et de tourner les pages s’avère vite impossible. Heureusement, on est en 2014 : je fais chauffer mon application Kindle sur mon iPad (elle existe aussi pour Android). On peut ainsi lire sur tous ses appareils (iMac iPad, smartphone, etc.) les contenus qu'on a téléchargés. Pas besoin d'acheter une liseuse Kindle !

La synthèse vocale ne m’a pas convaincue sur la distance : corriger les erreurs est finalement plus consommateur de temps que de taper de la main gauche.


Breaking News (je n'ai pas pu résister au jeu de mots)

Le chanteur Bono
Bono aussi ! Le lead singer de U2 s'est cassé en plusieurs morceaux hier en faisant du vélo à Central Park. Bilan : trois factures de l'omoplate, fracture ouverte de l'humérus (du côté du coude), plus un petit doigt et une orbite cassés. Son chirurgien déclare qu'il aura besoin de rééducation intensive et progressive, mais qu'il devrait récupérer à 100 % (ça, c'est pour rassurer les financiers, je suppose). J'apprends aussi qu'il a eu récemment un accident d'avion : l'arrière de la cabine s'est détaché ! Et s'il porte des lunettes de soleil, ce n'est pas pour frimer, mais parce qu'il souffre d'un glaucome. C'est vraiment la loi de Murphy pour lui en ce moment. Pauvre Bono !


26 nov. 2014

Semaine 04 - 10 novembre 2014

Je progresse un peu dans l'autonomie : je peux peler une pomme et de façon plus générale faire faire une rotation à mon poignet droit. Je presse aussi mes fruits seule grâce au presse-fruits électrique.

S’habiller

T-shirt à encolure de danseuse
Il est vrai que la nécessité est mère de l’inventivité. J’avais cette semaine une sortie pour laquelle je voulais être un peu mieux équipée qu’avec un vêtement vaguement boutonné par dessus l’attelle. L’idée, c’est de trouver un haut de type t-shirt à manches longues avec une encolure suffisamment évasée (type encolure danseuse) pour le passer par les pieds (on en trouve de très bien chez Petit Bateau). On le glisse ensuite sous l’attelle, y compris la manche du bras valide et, en se faisant aider, on introduit le bras. Avec un peu d’entraînement et en y mettant le temps, on pourrait presque y arriver seul. Pour le côté blessé, on monte le haut du t-shirt jusque sous le bras et on utilise la manche flottante pour cacher (un peu) l’attelle. C’est trois fois rien, mais ça m’a paru un gros progrès au plan vestimentaire. Bien sût, il ne faut pas espérer remettre ces vêtements une fois qu’on aura récupéré ses deux bras : l’encolure est passablement élargie !

Poncho M&S
On peut même le laver en machine !
On est en novembre et il commence à faire froid à Paris : il me faut un vêtement chaud et facile à enfiler. Après quelques recherches infructueuses, je trouve un bon compromis chez Marks & Spencer : en polaire, pas très cher et pas trop laid. Jamais avare de compliments, quand il me voit dedans, mon mari me demande si je vais dire la messe !


L’activité physique

Je continue ma routine : Pilates quotidien, vélo un jour sur deux, un peu de marche tous les jours (sauf s’il pleut, ce qui n’est pas rare ces jours-ci).

Semaine 03 - 3 novembre 2014

Les assurances

Je n’y avais pas pensé, mais on me l’a suggéré : même si la personne responsable de l’accident n’a pas voulu s’identifier, il est utile pour l’accidenté de contacter son assurance. Dans mon cas, mon contrat me permet de bénéficier de quatre heures hebdomadaires d’aide à domicile pendant trois semaines. Je déciderai finalement de ne pas utiliser cette possibilité : j’ai un mari qui m’aide et quelqu’un qui prend en charge les plus gros travaux ménagers, et je préfère rester le plus possible autonome.

L’assureur demande évidemment tout ce qui peut documenter le sinistre : certificats médicaux, arrêt de travail, compte rendu opératoire, témoignages, etc. Il faut aussi conserver une preuve de toutes les dépenses en relation avec l’accident et envoyer un récapitulatif lors de la consolidation. Je découvre à cette occasion qu’il est utile de déclarer les accidents causés par des tiers, même non identifiés, à la Sécurité Sociale. Ça peut même se faire en ligne. L’idée, c’est de permettre à la Sécurité Sociale de se retourner vers l’assureur du tiers pour récupérer les montants des prestations à la victime. La Sécurité Sociale donne aussi ce conseil : “Signalez-le à tous les professionnels de santé que vous consultez pour des soins en rapport avec cet accident : médecins aux urgences, pharmaciens, masseurs-kinésithérapeutes... Ils cocheront alors la case relative à cette information sur vos feuilles de soins.”

Dans mon cas, je ne pense pas que ces déclarations aient une quelconque incidence sur l'évolution administrative future de cet accident, mais Better safe than sorry !

La douleur

La douleur
Elle est encore très présente, mais je ne prends plus les antalgiques qu’une ou parfois deux fois par jour. Le poids du bras qui tire sur les passants de l’attelle au niveau de la nuque n’arrangent pas l’arthrose et le bras gauche toujours très sollicité est douloureux au niveau de l’épaule, du coude et aussi du pouce. Avec la kiné nous avons décidé d’abandonner les massages et de passer plutôt à des étirements du bras gauche et à des ultrasons sur l’épaule gauche et le pouce. Elle me dit que l'efficacité des ultrasons n'est pas vraiment prouvée (ils ne sont d’ailleurs pas toujours efficaces). Mais pour ce qui me concerne, je constate une amélioration. Je fais deux séances par semaine et on garde le même protocole.

Dormir

Je commence les nuits en position assise et j’essaie aussi la position allongée. Je ne la supporte pas longtemps : le bras cassé glisse vers l’arrière et devient vite douloureux, me forçant à continuer en position assise. Même comme ça, le poids du bras cassé sur l'estomac devient parfois insupportable.

Semaine 02 - 27 octobre 2014

La douleur

Mon bras gauche, très sollicité, se rebiffe, ainsi que mes cervicales. Je me décide à une visite chez le généraliste pour quelques conseils.

Il prescrit douze séances de kinésithérapie, avec des doutes sur ce que pourra faire la kinésithérapeute, à ce stade (il s'agit non pas de toucher à l'épaule blessée, mais juste d'essayer de soulager les douleurs collatérales). Je commence la kinésithérapie quelques jours plus tard, d’abord avec des massages des trapèzes (ils sont en feu !) et du dos. J’ai une sensation de soulagement sur le moment, mais juste après la troisième séance, j’ai de fortes douleurs dans tout le bras valide. Elles semblent vraiment résulter du massage énergique et mettront quelques heures à s’estomper.

L’higiène personnelle

Une bonne coupe
Une bonne coupe
Une nécessité : adopter une coupe de cheveux basse maintenance. Dans mon cas, une coupe très courte qui rend moins pénible l’opération shampoing / séchage. L’expédition chez mon coiffeur habituel a néanmoins été une épreuve, notamment à cause de la douleur, toujours très présente, et de la crainte (la hantise !) qu’on ne me touche involontairement l’épaule.

Je reprends un peu d’assurance et je me douche maintenant prudemment le bas du corps dans la baignoire.

L’activité physique

Je remplace mes deux heures hebdomadaires de cours collectifs de Pilates et mes exercices quotidiens par une heure de cours particulier hebdomadaire avec mon professeur. Elle me conseille des exercices adaptés et je les pratique aussi tous les jours seule chez moi. J’ajoute par ailleurs un peu de vélo d’appartement, mais ce n’est pas très agréable : on finit par transpirer et sous l’attelle, c’est presque insupportable : je me limite à des séances de quinze minutes suivies de cinq minutes d’étirements. La marche à pied s’impose, mais les bénéfices sont gâchés par la hantise d’être heurté (on est à Paris !) ou de tomber : il pleut ou c’est humide et il y a des feuilles partout sur les trottoirs, qui ne demandent qu’à vous faire glisser.

S’habiller

Poncho
Pratique et à la mode
Il ne fait pas encore très froid. J’investis dans un poncho. Il a pour avantage de cacher complètement l’attelle. Mais du coup on ne se rend plus compte que je suis handicapée et chaque personne qui s’approche me semble une menace ! Je réalise qu'on passe vite de l'état de femme active à celui de personne âgée fragile et craintive. Ça n'est sûrement que passager !

Semaine 01 - 22 octobre 2014

Difficile la première semaine d’avoir une activité qui s’approche de la normale. Je suis absorbée par la gestion de la douleur et les mille et un petits problèmes posés par les gestes quotidiens (la liste est longue de tout ce qu'on ne peut plus faire, sinon au prix de gros efforts).

Mon premier réflexe est de me renseigner d’abord sur les fractures de l’humérus et ensuite sur l’ostéoporose (j'en parlerai dans un autre billet)). Les blogueurs (tous anglophones, plus un français), m'ont aidée à ne pas céder au pessimisme. L’intérêt de ces blogs, c’est qu’ils s’inscrivent dans la durée : on suit l’aventure depuis l’accident jusqu’à quelques années plus tard pour certains. C’est rassérénant de voir que leurs auteurs ont souvent complètement récupéré.

Je comprends que l'épaule est une articulation complexe (la plus mobile du corps ?). De nombreuses vidéos en expliquent le fonctionnement. Celle-ci me semble dire l'essentiel en moins de deux minutes. Mais pour en savoir davantage, rien de tel que les vidéos 3D de Lyon 1, comme par exemple celle-ci :


La douleur

Epaule douloureuse
Le chirurgien m’a prescrit des comprimés de Lamaline (paracétamol, opium, caféine). J’ai retenu d’une récente opération du pied qu’il ne faut pas laisser la douleur s’installer et je prends scrupuleusement les comprimés. Je ne constate pas d’effets secondaires gênants. En revanche, il me faut prendre pendant dix jours du Celebrex, un anti-inflammatoire que je redoute pour ses possibles effets sur l’estomac. Mais le Mopral qu’on m’a prescrit également pendant dix jours a globalement bien fonctionné.

Il faut aussi gérer les petits bobos et l’inconfort. L’orthopédiste avait laissé dépasser de l’attelle le bout de trois doigts de ma main droite, mais dès la première nuit la main a glissé dans le manchon de l’attelle et le bras était tellement gonflé, et l’épaule si douloureuse, qu’il a fallu bien des efforts pour arriver à la sortir à nouveau, avec l’aide de mon mari. J’avais aussi une ampoule à la main, provoquée par le bandage, vraiment gênante et totalement hors d’atteinte. Je finirai par arriver à la recouvrir d’un pansement spécial ampoules qui me soulage bien. Il faut aussi gérer les démangeaisons sous l’attelle (activité peu ladylike !).

Dormir

Dormir
Le sommeil : allégorie !
C’est un vrai problème et ça le restera encore pendant les semaines suivantes. Il faut se résigner à dormir assis. C’est très inconfortable et si on a des problèmes d’arthrose dans les cervicales, ça semble les agraver. Je vois sur tous les blogs anglo-saxons que les gens dorment dans des recliners, mais je n’ai pas ça chez moi et je n’en trouve pas en location. J’ai donc recours à des empilements savants d’oreillers. Le résultat n’est pas vraiment satisfaisant.

L'hygiène personnelle

Dentaire

La Papilli Fork
Très astucieux.
Un impératif si on ne l’utilise pas déjà : passer à la brosse à dents électrique. Par ailleurs, pas question bien sûr d'utiliser le fil dentaire avec la seule main gauche : ma pharmacienne me trouve un petit outil absolument parfait : la Papilli Fork. On peut tendre sur ce petit support son fil dentaire préféré. J'ai aussi acheté sur Amazon les dental flossers jetables Plackers Gentle Fine, suggérés par une compagne d'infortune. Je confirme qu'ils sont très pratiques aussi.

Corporelle

Impossible donc de doucher le haut du corps. La solution, c'est de recourir aux lingettes. Difficile au début d'arriver à passer sous le bras, même précautionneusement, à cause de la douleur encore très aiguē. Mais ça finira par devenir plus aisé. Une impossibilité toutefois : laver le bras valide. Il faut se résoudre à demander de l'aide.

Pour le bas du corps, on arrive à se doucher, même avec un bras gauche. Mais si on a une baignoire, il faut être extrêmement prudent : les deux premiers jours, un peu par désespoir, je m'y suis risquée, mais j'ai ensuite perdu confiance et je me suis résignée au lavage au lavabo. J’ai envisagé l’achat d’une sorte de banc qu’on pose sur sa baignoire pour pouvoir prendre des douches avec moins de risques, mais après investigation, j’y ai renoncé : ces équipements sont chers et vraiment moches.

Les cheveux

Se laver les cheveux seule au lavabo avec seulement un bras gauche est un réel challenge. Mais on y arrive. On finit pas inventer des astuces : mettre le shampoing dans une coupelle avant de commencer, c’est plus facile que de presser le tube au moment où on en a besoin. Pour le séchage, je suspends le séchoir par un crochet à un bouton de porte d’une armoire de salle de bain en hauteur. Une alternative serait d’investir dans un support.

S’habiller

S'habiller : un challenge
Rester élégant !
Tout le haut du corps est prisonnier (sauf le bras gauche). Impossible d’enfiler un t-shirt ou une chemise. Je me résous à mettre un t-shirt d’homme que je passe par-dessus mon bras cassé. Ce n’est pas très pratique parce que du coup les doigts de la main droite ne sont plus accessibles alors qu’ils aident dans bien des activités. Je sacrifie un t-shirt en découpant un passage pour l'extrémité libre de ma main. J'essaie aussi la chemise d’homme que je boutonne un peu en haut, ce qui a l’avantage de permettre d’accès à la main droite. Dans les deux cas, le résultat esthétique est discutable.

L’alimentation

Les brocolis
Il a tout bon !
Je me documente sur ce qui favorise la cicatrisation des os : ça n'est pas simple de s'y retrouver quand on est béotien sur le sujet (je suis végétarienne pour des raisons éthiques mais je ne suis pas particulièrement calée en diététique). A ce stade de mes investigations, je retiens qu’il vaut mieux adopter une alimentation alcalinisante et éviter tout ce qui est acidifiant. Je supprime totalement le verre de vin rouge du dîner et les 4 Nespresso quotidiens et je force sur les crucifères (brocolis, etc.) et les légumineuses. Je reviendrai sur le sujet de l'alimentation dans un prochain post.

Je découvre par ailleurs qu'il est conseillé pour garder un bon squelette de s'exposer au soleil un quart d'heure par jour, la peau à nu, bien sûr et sans écran solaire. Je profite de chaque rayon de soleil pour transformer mon salon en solarium.

L’opération - 20 octobre 2014

s
La tête de l'humérus est en trois morceaux !
Avant
On m’avait demandé d’être à la clinique lundi à 8 h 30, mais je n’ai été opérée que lundi soir. Lorsqu’il est passé en début d’après-midi et qu’il a regardé la radio (bizarrement, les radios ne semblent pas faire partie du dossier transmis par les Urgences aux équipes médicales traitantes), le chirurgien a déclaré que le cas était plus compliqué qu’annoncé et que l’opération nécessitait des instruments qui avaient servi et devaient être stérilisés. Il fallait donc patienter mais je serais opérée le soir même.

J’ai des souvenirs de douleur majeure en salle de réveil et les jours suivants, comme si j'avais l'épaule droite coincée sous un camion, malgré les antalgiques.

La visserie
Après
Lors de sa visite du lendemain matin, le chirurgien orthopédiste me dit que l’opération s’est bien passée, qu’il s’agit d’une fracture en trois morceaux de la tête de l'humérus sur un os de type “sucre mouillé” et qu’il faudra donc se préoccuper de l’ostéoporose :( On m’a ensuite fait une radio et j’ai pu voir son travail : un clou huméral et des vis pour tenir le tout. Les petits tortillons sont les agrafes. Le bras cassé est mis "coude au corps” par une attelle (c'est le Dujarrier) scotchée par le chirurgien à même la peau, avec interdiction d'y toucher jusqu'au rendez-vous 6 semaines plus tard. Ce qui apparaît du bras (juste un morceau du coude) est très gonflé et très coloré.

Arrêt de travail jusqu'au 1er janvier ! Et je serai en retraite le 31 janvier.

Il faudra des clous !
Craac !
Je ne suis pas en état de poser des questions sur ma blessure, ni sur comment on l’a traitée. Ce n’est qu’un mois plus tard, lorsque je recevrai le compte rendu opératoire, que je saurai qu’il s’agit d’une “fracture céphalotubérositaire associée à une fracture du trochiter de l'humérus droit”, la forme la plus grave, selon ce site. Je suppose que mon trochiter avait à peu près cette allure-là (source : OrthoSport).

Cette vidéo du site allodocteurs.fr (la dernière au bas de la page : Réparer une fracture de l’humerus) ressemble sans doute à mon opération. Le chirurgien a pratiqué une “ostéosynthèse par clou T2 Strycker”. Ce document m’en dit plus sur le matériel que j’ai dans le bras. Il semblerait que les broches ou plaques ne soient enlevées que si elles gênent le patient. Je fais des voeux pour que ce ne soit pas mon cas !

je passe une seconde nuit, très pénible, à la clinique et me voici de retour chez moi prête à passer ma première semaine post-opératoire. Mon mari serre les dents !

L’accident - 18 octobre 2014

C’est arrivé un samedi après-midi. Rien de glorieux, comme un accident de snowboarding, de cheval, de patinage, ni même de bicyclette ! J'étais derrière un groupe de jeunes filles dans une queue au cinéma. L'une d'elles a fait un mouvement très brusque en quittant la caisse au moment où je m'avançais vers la caisse suivante. J'ai fait un vol plané en tendant par réflexe le bras droit en avant pour me rattraper. J’ai appris depuis (trop tard !) que la réception sur la main et le bras tendus est l’une des causes courantes de fracture de la tête de l’humerus.
L'instant suivant, j'étais au sol avec une douleur effroyable à l'épaule et dans l'impossibilité de me relever. Un agent de sécurité est arrivé avec un fauteuil roulant. Il a pris les choses en mains avec beaucoup de professionnalisme et de gentillesse : il a appelé les pompiers et contacté mon mari. J'ai eu le réflexe de demander ses coordonnées à la jeune fille qui m’a fait tomber, ce qu'elle a refusé avec la dernière énergie avant de disparaître avec ses amies (à son âge, qu'aurais-je fait dans les mêmes circonstances ?). 
L'orthèse Dujarrier
Le Dujarrier
Les pompiers eux aussi se sont montrés rassurants et compétents. En revanche, aux urgences, j’ai été parquée dans un couloir et mon mari dans un autre pendant quelques heures au bout desquelles on m’a fait une radio. Après un délai considérable, quelqu’un (un médecin radiologue ? En France, contrairement à ce qu’on voit dans les séries américaines, les personnels des hôpitaux ne semblent pas avoir pour habitude de s’identifier) m’a informée que j’avais une fracture, mais qu’avec deux ou trois clous, ce serait réparé. L’hôpital ne pouvant me prendre en charge (nous étions samedi), un rendez-vous avait été pris pour moi dans une clinique de mon quartier pour une opération lundi matin. On m’a alors posé une attelle et renvoyée chez moi. Ceux qui ont expérimenté ce type de fracture imaginent ma tête (et mon week-end) ! Je vais vite m'en rendre compte : la fracture de l’épaule, ça n’est pas pour les mauviettes !

Pourquoi ce blog ?

La chute
Mauvais réflexe !
J’ai fait une mauvaise chute qui a eu pour résultat une vilaine fracture de la tête de l’humérus droit (incidemment, je suis droitière). Ce type de fracture est notoirement douloureuse et assez invalidante. Les blogs de personnes qui ont subi le même type d’accident m’ont beaucoup aidée à la fois à ne pas déprimer (c’est motivant de suivre leurs progrès) et à m’ajuster pour tous les petits (et grands) tracas du quotidien.

La plupart de ces blogs sont en anglais et on n’en trouve guère en français. Or, ce qui est intéressant quand on est soi-même concerné, c'est d'avoir aussi le point de vue du patient, en camera subjective en quelque sorte, ou encore en First Person Shooter pour les amateurs de jeux vidéo.

Ce journal est donc ma contribution pour aider tous ceux qui vivent la même situation ou qui ont à aider quelqu’un de leur entourage.

Il n’est pas toujours facile d’être informé sur son état lors d'un accident : on n’est pas en mesure de poser les bonnes questions, on peut ne pas bien mémoriser ce qui nous est dit, on craint de déranger des soignants débordés, etc. Ainsi, je tiens ce journal depuis ma chute, mais je n’ai commencé la publication qu’un mois plus tard, lorsque j’ai eu connaissance de mon compte rendu opératoire. Auparavant, je n’avais pas suffisamment d’informations médicales pour être vraiment pertinente.

Pour compléter l'information, j'ai 65 ans et sans être sportive, je suis plutôt active : je pratique régulièrement le Pilates depuis plus de 6 ans. J'ai par ailleurs souffert toute ma vie de douleurs articulaires.


Avertissement

Ce blog n'a aucune autre prétention que celle de livrer un témoignage. Seul un professionnel peut fournir des réponses autorisées aux questions relevant du médical.